Une personne utilise un distributeur automatique de billet

L’avenir des distributeurs de billets : la perspective des banques

Les paiements dématérialisés ont le vent en poupe, contrairement à l’argent liquide. Face aux évolutions du marché, les banques adaptent peu à peu leur offre de service.

Une baisse des paiements en espèces

Le paiement par cash demeure le mode de règlement privilégié dans la zone euro. Cependant, une étude menée par la Banque centrale européenne et publiée en décembre 2020, montrait que l’usage de l’argent liquide cédait du terrain face aux paiements par carte. Cette étude, effectuée auprès de dix-sept pays de la zone euro, révélait aussi que les consommateurs avaient réglé 73 % de leurs achats en espèces, soit 6 % de moins que lors de la dernière étude, en 2016. Les Pays-Bas, le Luxembourg et la France sont particulièrement concernés par ce phénomène. Seuls 59 % des citoyens français payent leurs achats en cash. 

La démocratisation du paiement sans contact et l’élévation de son plafond à 50 euros ont aussi leur part de responsabilité. À cela viennent s'ajouter les virements bancaires facilités par les applications et l'appel du gouvernement à limiter la manipulation d’espèces suite à la pandémie de COVID-19.

Mutualisation des automates financiers

Pour les banques, un constat s’impose : leurs automates bancaires sont de moins en moins utilisés, mais toujours aussi chers à entretenir et à approvisionner. En réponse, la majorité des établissement préfèrent réduire le nombre de DAB. La Banque de France estime que ce nombre a reculé de 3,2 % en 2021. Pour autant, le niveau d’accessibilité aux billets en France métropolitaine resterait similaire d’une année à l’autre, cela grâce à l’optimisation du maillage de ces machines. Leur nombre diminuerait, mais la distance du distributeur le plus proche de vous ne varierait donc pas. Au lieu d’en avoir trois à proximité, il n’y en aurait plus qu'un.

D’autres institutions bancaires évaluent la possibilité d’une mutualisation de leurs distributeurs de billets. Le Crédit Mutuel (hors Arkéa), la Société Générale et BNP Paribas pourraient ainsi mettre en commun leurs DAB dans un futur proche. Une stratégie qui aurait pour conséquence la diminution du nombre de machines. 

Ces trois banques françaises ne sont pas pionnières dans le domaine puisque cette même initiative a déjà été adoptée par plusieurs banques belges. En Belgique, le nombre de distributeurs d’argent en cash devrait passer de 5 062 à 2 200 d’ici 2024.

Disparition des distributeurs automatiques de billets : la réponse des buralistes

Si les banques ont pris le parti de réduire le nombre de distributeurs de billets, les buralistes ont fait le pari opposé. Dans une logique de diversification de leur commerce et d’accompagnement de proximité, ceux-ci ont décidé d’installer ces automates au sein de leur commerce.

Accès à l’argent liquide : une nécessité

Si l’argent liquide cède du terrain face aux cartes et aux virements bancaires, ce moyen de paiement n’en reste pas moins nécessaire pour certains achats de la vie courante, notamment dans les zones rurales. Si le phénomène venait à s’intensifier, celles-ci se verraient forcément impactées par la diminution du nombre de distributeurs. Que se passerait-il si les habitants d’un village devaient faire plusieurs kilomètres pour payer leur maraîcher ou acheter leur viande au marché ?

La suppression des distributeurs de billets aurait également des répercussions sur les événements qui rythment la vie de certaines bourgades, tels que les vide-greniers et les brocantes. Sans accès aux distributeurs, les dénicheurs de trésors ne se déplaceraient plus, ce qui nuirait au dynamisme des villages. 

Installation de distributeurs dans les bureaux de tabac

Là où les banques voient un gouffre financier, les buralistes voient, au contraire, une double opportunité. En effet, la possibilité d’installer ces automates bancaires dans leur bureau de tabac s'inscrit dans leur stratégie de diversification mise en place suite à la baisse de la consommation de tabac. 

Pour eux, c’est aussi l’occasion de renforcer leur image de commerçants de proximité, facilement accessibles pour la population locale. À la vente de cigarettes, de jeux à gratter, de timbres, de papeterie, de journaux, de billets SNCF, s'ajoutera donc la possibilité de retirer de l’argent. 

Souvent situés près des commerces, ouverts en moyenne 12 heures par jour et six jours sur sept, ces lieux répondront encore davantage aux besoins des habitants de leur quartier, et même parfois de leur village entier.

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